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Frère Buyl.

Quelle est donc la gloire immortelle que le ciel t’a réservée, ô Colomb ! Personne ne t’a précédé, et tu n’auras point de successeur.

Colomb.

Allons prendre nos armes. (S’exclamant.) Nouveau monde !

Tous.

Nouveau monde !

Ils s’éloignent.


Entrent LES INDIENS, qui s’avancent avec inquiétude vers la croix.
Dulcan.

Ils sont retournés vers la mer.

Tapirazu.

Vois ce qu’ils ont laissé.

Tacuana.

Qu’est ceci ?

Tapirazu.

C’est un morceau de bois.

Dulcan.

En effet. — Alors je vais le toucher.

Tapirazu.

Touche-le.

Dulcan.

Je l’ai touché. Touche-le à ton tour. — Touchez tous. — Oui, vraiment, c’est du bois.

Tacuana.

Comme il brille !

Dulcan.

Les yeux peuvent à peine en supporter l’éclat. Pourquoi l’a-t-on placé ici ?

Tapirazu.

Voyez : il y a trois morceaux de fer qui y sont cloués, l’un au pied, les deux autres sur les côtés.

Dulcan.

Je devine pourquoi.

Auté.

Tu peux nous l’apprendre.

Dulcan.

Ceux qui viennent de naviguer sur la mer, bien longtemps peut-être, l’auront, au moyen de ces clous, fixé sur le sable pour mettre à terre leurs maisons qui sont sur la mer, en attachant les cordes à ces fers.

Auté.

Il a raison.