Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 1.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quatre cents autos. Mais nous sommes convaincu que Montalvan a exagéré sur ce point comme sur les comédies.

Mais si l’on ne peut dire au juste combien Lope a composé d’autos et d’intermèdes, on peut préciser le nombre qu’il nous en reste.

Des autos, nous en avons en tout dix-neuf. Ils se trouvent dans l’édition de Sancha.

Des intermèdes, il nous en reste de trente à quarante. On en trouve douze dans le tome XVIII de l’édition de Sancha, et vingt ou trente dispersés dans quelques volumes des comédies. — On voit par là combien lord Holland exagère lorsqu’il dit qu’il nous reste encore de Lope une quantité innombrable d’intermèdes[1]. Trente ou quarante intermèdes ne font pas une quantité innombrable, surtout quand il s’agit d’un poëte qui a composé quinze cents comédies.

D’où vient que nous ne possédons guère que le quart des comédies de Lope ?

On a souvent accusé les Espagnols d’avoir laissé se perdre la majeure partie des pièces de leur grand poëte. Ce reproche est injuste : la plupart des pièces de Lope n’ont jamais été imprimées. En voici la preuve.

Dans l’Églogue à Claudio, Lope, après avoir énuméré ses ouvrages, s’exprime ainsi : « Excuse-moi, cher et bon Claudio, de te donner ainsi la liste de mes barbares écrits. Mais je puis te dire sans vanité que ce qui est imprimé, quoique beaucoup trop considérable, n’est que la moindre partie de ce que j’ai écrit. »

« Cortés perdona, o Claudio, el referirte
De mis escritos barbaros la copia ;
Pero puedo sin propria
Alabanza decirte,
Que no es minima parte, aunque es excesso,
De lo que está por imprimir lo impresso. »

Ainsi du vivant de Lope, et peu d’années avant sa mort, on n’avait imprimé que la moindre partie de ce qu’il avait composé. Et comme ensuite l’enthousiasme se refroidit, et

  1. There are still extant innumerable entremeses.