de Callipides. La danse me paraît remplacer chez nous le chœur des anciens.
Le sujet étant divisé en deux parties[1], qu’elles soient dès le début unies et bien liées jusque vers la fin de la pièce, et qu’on ne prévoie le dénoûment qu’à la dernière scène ; car lorsque les spectateurs le connaissent, ils tournent le visage vers la porte et le dos aux acteurs, qu’ils ont écoutés avec intérêt durant trois heures, et dont ils ne se soucient plus lorsqu’ils n’ont plus besoin d’eux pour savoir quel sera l’événement.
Que le théâtre reste rarement vide de personnages. Ces délais impatientent le spectateur et prolongent inutilement le spectacle ; et outre que cela est un grand vice, l’éviter c’est ajouter à une composition de l’art et de la grâce.
Commencez alors à versifier, et, dans votre langage toujours chaste, n’employez ni pensées brillantes ni traits d’esprit lorsque vous traitez de choses domestiques ; il suffit, dans ce cas-là, d’imiter la conversation de deux ou trois personnes. Mais lorsque vous introduisez sur la scène un personnage qui exhorte, conseille ou dissuade, vous pouvez vous permettre de belles sentences et des traits frappants, et en cela vous imiterez la nature ; car lorsqu’on donne des conseils, lorsqu’on veut engager à une chose ou en détourner, on parle d’un tout autre style que dans la causerie familière. Nous suivons en ce point l’opinion du rhéteur Aristide, qui veut que le style de la comédie soit clair, pur et facile, semblable à celui des conversations ordinaires, en ajoutant qu’il doit différer essentiellement du style tragique, où l’on peut employer des expressions pompeuses, sonores et brillantes.
Ne citez point l’Écriture, et gardez-vous d’offenser le goût par une recherche affectée ; car pour imiter le langage de la conversation vous n’avez point à nommer ni les hippogriffes, ni les centaures, ni les autres entités mythologiques.
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- Dividido en dos partes el asunto.