Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/147

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Pascale.

Nous serons femmes pour la vengeance. Point de pitié pour lui. Il nous faut tout son sang.

Laurencia.

Quand on le précipitera par la fenêtre, recevons-le sur le fer de nos lances.

Jacinthe.

Toutes nous partageons ta résolution.

Estévan, du dehors.

Meurs, traître commandeur !

Le Commandeur

Je meurs !… Grâce, ô mon Dieu ! j’espère en ta miséricorde.

Barrildo, du dehors.

Voilà Florez.

Mengo, du dehors.

Frappez le coquin. C’est lui qui frappait le plus fort quand son maître me fit fouetter.

Frondoso, du dehors.

Ma vengeance ne sera accomplie que lorsque je lui aurai arraché l’âme.

Laurencia.

Entrons, entrons nous aussi.

Pascale.

Attendons. Nous devons garder la porte.

Barrildo, du dehors.

Non, messieurs les petits marquis, ce n’est pas avec des larmes que l’on peut m’émouvoir à présent.

Laurencia.

Pascale, il faut que j’entre. Mon épée ne veut pas plus longtemps rester dans le fourreau inactive.

Elle sort.
Barrildo, du dehors.

Voilà Ortuño.

Frondoso, du dehors.

Fendez-lui la tête.


Entrent FLOREZ, en fuyant, et MENGO, qui le poursuit.
Florez.

Grâce ! grâce, Mengo ! je ne suis point coupable.

Mengo.

Quand bien même tu ne lui aurais pas servi d’entremetteur[1], c’est assez, misérable, que tu m’aies fouetté.

Pascale.

Arrête, Mengo, je t’en prie, livre-nous-le à nous autres femmes.

  1. Le mot dont se sert Mengo est beaucoup plus fort ; c’est le mot alcahuete, dont nous avons déjà dit plusieurs fois le véritable sens.