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Florez.

Lorsque les peuples offensés se soulèvent, ils n’abandonnent jamais leur entreprise qu’après avoir obtenu satisfaction.

Le Commandeur.

Eh bien ! mes amis, défendons cette porte comme l’entrée d’un fort.

Frondoso, du dehors.

Vive Fontovéjune !

Le Commandeur.

Le beau chef qu’ils ont là !… J’ai envie de faire une sortie et de tomber sur eux.

Florez.

Modérez-vous, monseigneur.


Entrent LES HABITANTS DE FONTOVÉJUNE.
Estévan.

Amis, voilà le tyran et ses complices. — Fontovéjune ! et meurent les tyrans !

Le Commandeur.

Peuple, écoutez.

Tous.

Des hommes outragés ne peuvent rien entendre.

Le Commandeur.

Si j’ai commis quelques fautes, dites-les-moi, et, foi de chevalier, je m’engage à les réparer.

Tous.

Fontovéjune ! Vive Ferdinand ! meurent les traîtres et les mauvais chrétiens !

Le Commandeur.

Vous ne voulez donc pas m’écouter ! — C’est moi, c’est votre seigneur qui vous parle.

Tous.

Non pas ! notre seigneur c’est le roi catholique.

Le Commandeur.

Écoutez-moi, vous dis-je.

Tous.

Fontovéjune ! meure Fernand Gomez !

Ils sortent.



Scène III.

Dans la rue.


Entrent LAURENCIA, PASCALE, JACINTHE, et les autres Femmes.
Laurencia.

Faites halte ici, femmes vaillantes, braves soldats. Ici est notre espérance.