Arrête ! arrête ! écoute !
Laisse mon manteau.
Et toi, cruel, laisse mon âme.
Un tel amour serait ma honte.
Eh quoi ! infâme, tu t’obstines dans ton ingratitude ?
Il m’est impossible, te dis-je, de faire cette offense à mon seigneur.
Je suis femme !
Et dès lors, je le sais, ta haine est à craindre.
Je ne te lâche point.
Eh bien ! je laisserai en tes mains mon manteau, comme signe de la foi que j’ai gardée à Putiphar. Venge-toi sur ce manteau, comme le taureau se venge sur le manteau de l’homme qui lui a échappé[1].
Qu’est ceci ?
Ne le vois-tu point ? C’est ton esclave favori qui m’a voulu faire violence, et qui m’a laissé son manteau.
Que dis-tu ?
Je dis que depuis longtemps ce vil esclave hébreu en qui tu as mis toute ta confiance sollicite mon amour. J’ai souffert, je me suis tue, dans la crainte d’exciter ta juste colère. Mais cette fois tu l’as vu… Je n’ai pu te le cacher.
Holà, soldats ! serviteurs ! Holà, capitaines ! Holà, gardes !
Seigneur ?
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Y assi haras en essa capa
Con vengança de muger,
Lo que el toro suele hacer
Del hombre que se le escapa.