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Joseph.

Je vais prendre mon repas.

Putiphar.

Eh bien, seigneur… comment voulez-vous qu’on les récompense ou les châtie ? Quel honneur les attend ? ou quelle honte les menace ?

Joseph.

Vous le saurez plus tard.

Il sort.
Putiphar.

Je demeure confondu. Car, je n’en puis douter, il y a là quelque mystère.

Il sort.



Scène II.

Aux portes de Memphis.


Entrent tous les Frères de Joseph et BATO.
Ruben.

Quelle bonté que celle du noble Sauveur !

Siméon.

Il m’a cependant bien gardé en prison.

Issacar.

Et nous en avons été bien affligés.

Ruben.

Et, de plus, j’ai senti la peine du bon Jacob notre père.

Nephtali.

Le bon vieillard a pleuré sur ton absence, et principalement quand nous lui avons proposé d’emmener Benjamin, douce lumière de ses yeux.

Bato.

Enfin, grâces au Dieu d’Israël, il va tous nous revoir, apportant force blé, ce qui lui fera plaisir.

Ruben.

Et quand nous lui conterons ce qu’a fait le Sauveur de l’Égypte, et comment il est descendu du trône élevé où s’assied sa puissance pour manger avec de pauvres laboureurs, sa vie s’en réjouira.

Issacar.

Le vice-roi est un homme généreux. Quand il a arrêté Siméon, ç’a été une obligation de son office ; car il est chargé de la police de ce pays, et il doit prendre toutes les précautions.

Ruben.

Quel beau repas il nous a donné !

Bato.

Moi aussi, par là, le majordome m’a donné à manger ! vive Dieu : je n’ai pas à me plaindre. — Avez-vous vu quelquefois, à