Scène V.
Comment avez-vous pu entrer ici ?
La porte était ouverte.
Vous deviez savoir que cette porte ne devait s’ouvrir que devant mon époux.
C’est pour cela même que je suis venu. C’est en qualité d’époux que j’ai franchi cette porte fermée à tout autre. — Au nom du ciel, Dorothée, ne me montrez pas cette indifférence. Si je suis riche, et si vous êtes pauvre, une union légitime rapprochera les distances qui nous séparent.
Je suis dans une inquiétude mortelle.
Ah ! madame !
Qu’est-ce donc ?
Votre frère.
Qu’avez-vous fait ?… Quel trouble est le mien !
Pourquoi vous effrayer ! Je lui dirai que je suis votre époux.
Non pas ! vous compromettriez mon honneur… vous vous compromettriez vous-même. — Non, cachez-vous là. Mon frère ne tardera pas à s’en aller. C’est une nuit d’illuminations, — et je le crois occupé de quelque amour.
Suis-moi, Chacon.
Oh ! si ce n’était pas son frère, je…
Tais-toi.
Ah ! ma sœur, tu me vois tout transporté, — la joie remplit mon