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Dinarda.

C’est une ruse espagnole. — Holà, pages !

Fabio.

Seigneur ?

Dinarda.

Holà !

Bernardo.

Seigneur ?

Dinarda.

Allons, pages, venez par ici.

Dinarda, Bernardo et Fabio sortent.



Scène III.

La maison de Phénice. Un salon.


Entrent PHÉNICE, CÉLIA, LUCINDO et TRISTAN.
Phénice

Au nom de ma vie, asseyez-vous.

Lucindo.

C’est que, mon bien, il est tard.

Phénice.

Ce que je vous demande par amour, vous me l’accorderez par courtoisie.

Lucindo.

Je suis si charmé de voir ce salon orné avec tant de goût et de grâce, que je ne songe pas à m’asseoir.

Phénice.

Faites-moi un plaisir : emportez à votre hôtellerie tout ce qui vous conviendra.

Lucindo.

Je me garderai bien d’abuser d’une telle offre ; mais j’admire vos tableaux. — Oh ! la belle Cléopâtre !

Phénice.

Elle est devenue célèbre pour s’être tuée par amour. Hélas ! je ferais pour vous ce qu’elle fit pour Antoine.

Lucindo.

Oh ! l’adorable Narcisse !

Phénice.

Ô Dieu ! n’allez pas comme lui vous éprendre de vous-même en vous mirant dans cette glace. Non, vous ne serez pas si cruel. Nous périrons plutôt ensemble.

Lucindo.

Épargnez-moi, de grâce. — Cette peinture ne représente-t-elle pas Adonis ?

Phénice.

Oui, et c’est ainsi que je me figure que vous êtes lorsque vous revenez de la chasse.