Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/29

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Fabio.

Que vous êtes aimable !

Bernardo.

Aussi aimable que beau !

Dinarda.

Ah ! ne me flattez pas.

Fabio.

Maintenant trouvons-lui un nom.

Bernardo.

C’est un point nécessaire.

Fabio.

Je propose don Juan.

Dinarda.

Don Juan — de quoi ? le nom de famille ?

Fabio.

Choisissez-le à votre goût.

Dinarda.

Je veux bien. Je ne serai pas le premier qui aurai choisi mon nom.

Bernardo.

Pour moi ! j’aime beaucoup celui de Gusman.

Dinarda.

Le prenne désormais qui voudra ! Il est devenu trop commun.

Fabio.

Va pour Mendoce alors ! qu’en dites-vous ?

Dinarda.

Encore pis ! Il n’y a pas à l’heure qu’il est, en Espagne, un moricaud porteur d’eau qui ne se soit Emmendocé[1].

Bernardo.

Attendez un peu. Préférez-vous Sandoval ? ou Roxas ? ou Manrique ? Cuñiga ? Enriquez ? Cardenas ? Lara ?

Dinarda.

Assez ; vous défilez tout le calendrier… Je choisis le nom de Lara : je m’appelle don Juan de Lara.

Fabio.

À merveille !

Bernardo.

Vous avez l’air d’un gentilhomme.

Dinarda.

Vous marcherez derrière moi l’un et l’autre.

Fabio.

Partout où vous irez.

Bernardo.

Avec plaisir.

  1. Nous avons fabriqué ce mot pour reproduire le verbe enmendozar fabriqué par notre auteur.