Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/314

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Entre DON FERNAND.
Don Fernand.

Je passais aux environs, seigneur don Juan, et j’ai voulu vous voir. — Comment vous trouvez-vous en prison ?

Don Juan.

Fort bien, puisque je vous y vois.

Don Fernand.

Avez-vous besoin de quelque chose ?

Don Juan.

Nullement, car le ciel est venu à mon aide par l’entremise d’un ange qui m’a vu tandis qu’on me conduisait ici.

Don Fernand.

Elle vous a envoyé des présents ?

Don Juan.

Elle m’a fait passer deux cents écus.

Don Fernand.

À merveille !

Don Juan.

Je suis pénétré pour elle de reconnaissance et d’amour.

Don Fernand.

Sans l’avoir vue ?

Don Juan.

J’ai vu son portrait.

Don Fernand.

Montrez-le.

Don Juan.

Volontiers… d’autant que vous me direz qui c’est. Le voilà. (Il lui donne le portrait.) Vous paraissez interdit !

Don Fernand.

Je ne connais pas cette dame.

Citron.

C’est une dame de fantaisie.

Don Juan.

Les écus sont de bon aloi.

Don Fernand.

Je vous quitte pour vous faire préparer un appartement.

Il sort.
Don Juan.

Qu’est ceci ?

Citron.

Vous aurez fait quelque imprudence.

Don Juan.

En quoi donc ?

Citron.

En lui montrant ce portrait.