Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/352

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Léonarda.

Il m’a avertie.

Lisène.

Vous auriez pu me prévenir. — Dit-il s’il reviendra ? Vous a-t-il donné son adresse ?

Léonarda, à part.

Je n’attends plus rien qu’un affreux désespoir.


Entrent DON LOUIS et DIONIS.
Don Louis.

Demande si don Juan est ici.

Dionis.

Non ; mais voici la maîtresse de céans.

Don Louis.

J’ai eu du bonheur.

Dionis.

Approchez ; elles sont seules.

Don Louis.

Je venais voir don Juan. Je ne l’ai point vu depuis sa sortie de prison ; et, autant par amitié que par convenance et politesse, je lui faisais cette visite. — Je suis heureux, madame, de vous rencontrer.

Léonarda.

Vous me voyez hors de moi.

Inès.

Vous pourriez même dire que vous êtes folle.

Léonarda.

Lisène, permettez que j’entretienne un moment le seigneur don Louis.

Don Louis, à part.

Mon amour ne m’a point mal inspiré.

Lisène, bas, à Léonarda.

Tâchez, ma chère, de savoir où va demeurer don Juan ; car, au moins, je veux avoir une correspondance avec lui pendant son absence.

Elle sort.
Don Louis, à part.

Elle m’aime. J’ai vaincu son dédain. (Haut.) Nous Voilà seuls, madame.

Léonarda.

Pourrai-je vous parler ?

Don Louis.

Il n’y a ici personne de suspect.

Léonarda.

Dites-moi, un homme qu’on n’a pas aimé a-t-il droit de se plaindre ?