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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/70

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Bernardo.

Oui, puisqu’elle veut nier.

Fabio, à Dinarda.

Pourquoi refusez-vous d’avouer ce que nous savons tous les deux ?

Dinarda.

Vive Dieu ! vous vous entendez ensemble.

Fabio.

Il est vrai que nous nous sommes concertés et qu’il a été convenu entre nous que ce serait lui qui commencerait l’attaque.

Dinarda.

Infâmes !

Fabio.

Ne soyez pas inflexible ; ne vous obstinez pas à soutenir une chose qui n’est pas.

Bernardo.

Dès le premier instant où vous êtes entrée dans le vaisseau, nous avons bien vu que vous étiez une femme.

Dinarda.

Moi, une femme ! quel outrage !

Bernardo.

Oui, vous.

Dinarda.

Moi ?

Bernardo.

Fabio l’a bien vu.

Dinarda.

Qu’avez-vous vu de moi, Fabio ?

Fabio.

Eh ! j’ai vu… ce que je n’ai pas vu.

Dinarda.

Vilain insolent, si je tire mon épée…

Bernardo.

Arrêtez !

Dinarda.

Vous me faites violence.

Fabio.

Ne craignez rien. Ce n’est pas à notre âge que nous jouerons le rôle des deux vieillards de Susanne.

Dinarda.

Pourquoi m’appelez-vous ainsi ?

Fabio.

Par Dieu ! la raison en est claire. Parce que, — nous en sommes témoins, — vous êtes aussi belle, aussi innocente et aussi chaste…

On frappe à la porte.
Dinarda.

Ah ! voici qui va me délivrer.