Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/155

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un tort facile à prévenir : et, si quelques représentations convenables de l’instituteur ne suffisaient pas pour faire comprendre à son curé, que le temps destiné à l’école suffit à peine à l’instruction des enfants, que ces dérangements sont funestes à leurs progrès, nul doute que l’autorité ecclésiastique elle-même ne désavouât les prétentions contraires (408).

Voici des faits plus graves ; « le clergé intrigue sourdement contre l’instruction primaire (409) » : le reproche est bien vague, et c’est celui qu’on fait d’ordinaire à défauts d’allégations plus précises.

« Il use de son influence sur les maires pour faire refuser les fonds demandés par la loi (410) ». Cela peut être dans quelques paroisses, mais, en général, on a pu voir que les autorités municipales n’ont pas besoin des conseils de leur curé pour résister à la loi. Elles n’y sont que trop portées par des intérêts grossiers qui n’ont rien de commun avec l’esprit de parti. D’ailleurs, l’accord du maire et du curé, que ce reproche suppose, est encore malheureusement un événement bien rare, et qui rend beaucoup plus difficile la position des instituteurs également intéressés à cultiver les bonnes grâces de l’un et de l’autre (411).

Enfin, on signale une conspiration de vingt-deux prêtres qui, dans un conciliabule secret contre la loi, ont tous juré..... d’en rire (412). Le fait pourrait être vrai, sans être bien alarmant ; mais celui même qui le transmet ne prétend pas s’en porter garant. Il l’a su de quelqu’un, qui n’y était pas.

En un mot, les accusations de ce genre sont rares, et souvent conçues dans des termes vagues et généraux. (413). En revanche, les éloges donnés (414) aux dispositions favorables, au zèle, au désintéressement du clergé sont nombreux et précis.