à faire une espèce de compromis avec un homme ignorant quelquefois, et incapable d’enseigner, parce que cet homme, logé chez lui, ayant des champs et des vignes, se contentera du tiers du traitement qu’on serait obligé de faire à un instituteur capable.
Cher ; arr. de Bourges. — Un homme ignare, qui n’a pas l’esprit bien fait, voit avec le déplaisir d’un sot amour-propre, les enfants à portée de surpasser bientôt ses connaissances. En mettant un maire à la tête du comité, la loi semble exiger de lui du moins une instruction médiocre.
Gard ; arr. d’Alais, cant. d’Alais. — Cette indifférence pour l’instruction des prolétaires, entretient dans nos campagnes la mendicité, le vagabondage, l’absence de tout principe religieux, la haine contre le riche, cet esprit inquiet et novateur, qui fait soupirer après des changements de gouvernement, parce qu’ils flattent la cupidité et l’amour pour le pillage. Un fait digne de remarque, c’est qu’on n’a, presque nulle part, exigé de l’instituteur, à qui la commune faisait quelque secours, qu’il admît dans son école gratuitement des enfants pauvres. Cependant, il y a des localités où le nombre des élèves s’élèvera au double, lorsque la classe indigente jouira du bénéfice de la loi nouvelle.
Haute-Garonne ; arr. de Toulouse, cant. de Castanet. — Le sol est extrêmement fertile, et couvert de riches propriétaires qui devraient y apporter, avec l’abondance, le goût des richesses intellectuelles. Il n’en est rien pourtant : dans la plupart des communes, les conseils municipaux refusent nettement de s’imposer, et ce sont les plus riches propriétaires qui opposent la plus vive résistance au vœu si légitime de la loi.
Loire ; arr. de Saint-Étienne, cant. de Saint-Georges-en-Couzan, comm. de S....... — Point d’instituteur ni de logement. Le maire était absent, lors de ma tournée dans sa commune ; son adjoint ne m’a voulu répondre que par des invectives contre le gouvernement actuel.
Lot-et-Garonne ; arr. de Villeneuve, cant. de Villeneuve. — J’ai fait d’inutiles efforts pour déterminer les autorités locales à se conformer à la loi ; on m’a répondu que, puisque le gouvernement pouvait, par ordonnance royale, percevoir les 3 centimes additionnels, on aimait mieux que la mesure vînt de lui que du conseil municipal ; que ce dernier, en augmentant les impôts pour des besoins qui n’étaient point encore bien sentis dans la localité, s’attirerait indubitablement l’animadversion des habitants.
Marne ; arr. de Vitry, cant. de Thieblemont. — C’est à MM. les maires que nous devons nous en rapporter. Or, il est à observer que, dans les campagnes, presque toujours les maires sont les parents ou au moins les patrons des maîtres d’école, et que, par conséquent, leurs réponses sont favorables à l’instituteur qui, quoique ignorant, au point de savoir rarement parler sa langue, est cependant l’oracle dans son