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Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/246

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agricoles, ne donnassent du travail chez eux qu’aux enfants qui fréquenteraient les écoles, ou qui sauraient lire et écrire.

Seine-et-Oise ; arr. d’Étampes, cant. de Méréville. — Saclas : Je dois signaler ici un fait qui retire beaucoup d’enfants à l’école : c’est l’existence d’une manufacture de laine, où les enfants sont employés en grand nombre, dès l’âge de six ans.

Somme ; arr. de Doulens, cant. d’Acheux. — L’instruction primaire est fort négligée le long de l’Authie ; d’abord, parce que le pays est pauvre, et qu’il existe des usines où les enfants vont travailler, dès l’âge de six ans.

Eure ; arr. d’Évreux, cant. de Rugles. — L’état de gêne, et souvent de misère auquel sont condamnés la plupart des parents, ne leur permet pas de renoncer au modique salaire de trois ou quatre sous que chacun de leurs enfants leur apporte à la fin de la journée. Il paraît, néanmoins, que cette classe malheureuse, qui forme presque toute la population du pays, sent vivement le besoin de l’instruction, car, tous les instituteurs, en se déplaçant, comme je l’ai dit, ont un assez grand nombre d’élèves.

Haut-Rhin ; arr. de Colmar, cant. de Rouffach. — Un abus déplorable, et que je ne puis m’empêcher de signaler avec un sentiment d’indignation, si le fait m’a été exactement rapporté, c’est que quarante enfants, véritablement serfs, attachés à la fabrique de M. ****, à S***, y sont privés de toute instruction religieuse et profane. Le maire et le curé auraient sollicité, à ce qu’il paraît, pour un instituteur, l’autorisation de leur donner une heure, seulement, par jour, dans la fabrique même, sans qu’il en coûtât à M. ****, autre chose que la perte du travail de ces quarante malheureux, pendant une heure, prise à son choix, et leur prière aurait été repoussée. Un tel refus démontre assez la nécessité, l’urgence de la loi que le Ministre a promise, au sujet des jeunes ouvriers des fabriques. L’intervention de la loi pourra seule mettre un frein à une odieuse cupidité, qui, sans se présenter partout avec le même caractère de ténacité qu’à S***, fait beaucoup de mal dans tout le Haut-Rhin.