Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/261

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l’école communale à tout enfant qui n’aurait pas atteint sa neuvième ou au moins sa huitième année. L’enfance est plus tardive dans les campagnes que dans les villes, et ce n’est guère, en général, avant cette époque, qu’elle peut profiter des leçons de l’instituteur. Avant cet âge les enfants n’ont besoin que de la surveillance d’une bonne qui leur enseignerait le Pater, l’Ave, en les leur répétant tous les jours plusieurs fois. Il n’est pas raisonnable d’attacher tant d’importance au choix d’un instituteur, si on veut continuer à lui faire perdre la moitié du peu de temps qu’il peut réunir les écoliers capables de s’instruire. Quel inconvénient trouverait-on à confier ces petits enfants à une femme honnête qui ne peut gagner sa vie que dans sa chambre, et que le comité local désignerait ?

Haute-Marne ; arr. de Langres, cant. de Varennes. — On a conservé l’habitude de faire passer aux enfants cinq heures en classe, le matin, et autant le soir, et quelquefois six heures ; de là, pour le maître un travail excessif, et pour les écoliers un ennui inévitable et nécessairement de la dissipation.

Meuse ; arr. de Bar, cant. de Triancourt. — Dans le court espace de temps que les enfants passent à l’école, et toujours nous pensons que le moyen de déterminer les familles à y laisser leurs enfants pendant toute l’année, serait de donner, soit une prime en argent, soit une médaille d’or à celle dont les enfants l’auraient suivie avec le plus d’assiduité et de persévérance.

Meuse ; arr. de Commercy, cant. de Saint-Michel. — Un appât matériel serait un puissant véhicule. Ne serait-il pas aussi avantageux que la publicité des journaux des départements vînt stigmatiser, sur les notes tenues par l’instituteur, les familles dont les enfants n’auraient pas fréquenté les écoles, ou n’y seraient allés que de temps à autre, et qu’il intervînt des dispositions législatives qui repoussassent des fonctions honorifiques ou des conseils municipaux, tout individu sans instruction puisée à l’école primaire.

Moselle ; arr. de Sarreguemines. — Tous les maires et les curés, toutes les personnes qui s’intéressent aux progrès de l’instruction primaire, demandent que les lois allemandes soient imitées en cela dans notre pays, et qu’une amende soit imposée aux parents pour chaque absence illégitime de leurs enfants à l’école. Ces amendes pourraient être, comme en Allemagne, affectées à l’entretien ou au mobilier des écoles, et un article additionnel présenté aux chambres pourrait compléter la loi du 28 juin.

Moselle ; arr. de Thionville, cant. de Bouzonville — Enfin la mesure la plus généralement, la plus instamment réclamée, celle qui faciliterait singulièrement les autres, et sans laquelle, répéte-t-on de toutes parts, nulle n’aura le résultat désirable, serait d’imposer aux parents, comme on le fait en Prusse, l’obligation de faire fréquenter les écoles par leurs enfants quelques années de suite tout entières. En