Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/291

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les mains de ses élèves une grammaire ? Devinez quelle grammaire ?… la grammaire latine de Le Than !! Et cependant, il a encore beaucoup de peine à revenir de son erreur ; car, dit-il, il y a dans cette grammaire beaucoup plus de français que de latin !!… C’est sur le fumier, c’est dans une étable, que ce digne magister tient son école.


Hérault ; arr. de Béziers. — Il faudrait tenir la main à ce que le latin ne fût pas enseigné dans les écoles primaires.

Nous avons remarqué que les plus mauvaises écoles sont celles de ces soi-disant latinistes. Là, vous ne trouverez point d’ordre, point de tenue ; là, vous n’avez même pas une écriture passable.

Nous nous sommes convaincu que l’enseignement du latin dans les écoles primaires est un leurre pour les paysans, et un emploi de temps plus qu’inutile, puisqu’il est désavantageux pour les enfants.

Hérault ; arr. de Lodève, cant. de Lunas. — Quelques instituteurs de ce canton se livrent à l’enseignement secondaire ; le temps qu’ils y consacrent nuit beaucoup à l’instruction primaire, dont ils devraient s’occuper exclusivement, comme le porte leur brevet.

Hérault ; arr. de Lodève, cant. de Clermont. — Plusieurs instituteurs ne se bornent pas à l’enseignement prescrit par leur brevet. Ils réunissent un certain nombre d’élèves auxquels ils enseignent le latin. Ces écoles sont, en général, négligées sous le rapport de l’instruction primaire.

Indre-et-Loire. — Dans un temps où les communes n’étaient pas obligées d’avoir une école communale, quelles sont celles qui en ont créé une ? ce ne sont pas les plus pauvres, ni les moins populeuses, ni les moins importantes : c’étaient, en général, les villes, les gros bourgs, les chef-lieux de canton. Que fallait-il alors pour qu’une école fût considérée comme communale ? il suffisait que la commune accordât une indemnité légère, annuelle, volontaire, pour subvenir aux frais d’instruction, ou même simplement qu’elle fournît un local. Des conditions si peu avantageuses n’étaient pas faites pour attirer dans ces localités des hommes fort instruits, et le conseil municipal, en traitant librement avec eux, ne comptait, le plus souvent, faire qu’un essai, ou, tout au plus, se résigner à une école médiocre, jusqu’à l’apparition de la loi promise tous les ans ; et le conseil municipal avait bien quelque raison de ne pas se croire enchaîné par un engagement sans retour : car, avec la même liberté qu’il avait voté cette année-là une indemnité à l’instituteur, il pouvait, l’année suivante, s’il n’avait pas lieu d’en être satisfait, refuser la même allocation de fonds ; il était dans son droit. Voici venir la loi : les autorités se préparent enfin à faire des sacrifices au-delà même du minimum ; maintenant que l’instruction primaire est tirée du provisoire, elles vont en sortir aussi ; elles auront un bon instituteur et