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Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/290

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Vosges ; arr. de Neuf-Château, cant. de Bulgnéville. — J’ai vu des élèves me donner des solutions assez difficiles à trouver, et ne pouvoir me dire pourquoi il y a un zéro dans le nombre 10.

Aube ; arr. d’Arcis-sur-Aube. — Depuis nombre d’années les brevets étaient accordés à mille considérations étrangères à l’instruction. Qu’un jeune homme eût une belle voix, qu’il eût trouvé le secret de s’insinuer dans les bonnes grâces du curé, c’en était assez ; il venait, muni d’excellents certificats ; mais il ne fallait pas l’examiner. Je n’en ai jamais vu aucun qui sût l’orthographe. Ils étaient admis cependant, et la grande raison que l’on faisait valoir pour légitimer en quelque sorte leur ignorance, c’est que dans les campagnes, disait-on, il fallait montrer si peu de chose !

Charente-Inférieure ; arr. de La Rochelle. — Ils ignorent les premiers principes de l’orthographe, et plusieurs font des fautes grossières dans les modèles, souvent informes, qu’ils tracent pour diriger les élèves.

Eure-et-Loir ; arr. de Châteaudun, cant. de Châteaudun.— L’absence de toute capacité chez les instituteurs, me met dans la nécessité de signaler un abus bien affligeant, dans lequel l’ancien principal du collége de .......... a été entraîné par le désir, fort louable sans doute, sous un point de vue, d’arracher de pauvres jeunes gens au service militaire. J’en ai vu (il en est jusqu’à dix que je pourrais citer) qui, porteurs d’un brevet du deuxième degré, ne savent cependant pas un mot d’orthographe. Aussi les modèles d’écriture fourmillent de fautes de ce genre : il pert son temps, êfort stéril ; otaurisacion (textuel).

Oise ; arr. de Senlis, com. de Belz. — L’instituteur frappe rudement ses élèves, et a bien peu de capacité ; il ne se doute pas de l’orthographe.

Cantal ; arr. de Mauriac. — Un grand nombre ignore le calcul décimal dans la théorie, et encore plus dans ses applications au système légal des poids et mesures.

Calvados ; arr. de Falaise. — Savoir à peine lire, écrire médiocrement, enseigner par routine les quatre règles élémentaires de l’arithmétique, tel n’a pas même été, pour tous les instituteurs, le cercle étroit de leurs connaissances. Que diriez-vous d’un vieillard plein de bonhomie qui croyait enseigner la langue française, en mettant entre