stituteur le prenne chez chaque père de famille alternativement ; et cet usage, le conseil, dans son économie, a cru devoir le maintenir.
Doubs ; arr. de Beaume, cant. de Rougemont. — La position des instituteurs ne répond nullement aux peines et aux fatigues qui leur sont imposées, ni à la dignité de leur état ; il y a, dans ce canton, plusieurs instituteurs qui n’obtiennent de leurs communes aucun traitement fixe, et qui sont obligés de recourir à la table des parents, à tour de rôle.
Doubs ; arr. de Besançon. — Une des habitudes les plus urgentes à déraciner, c’est celle où l’on est dans quelques communes de faire nourrir le maître (car le mot d’instituteur n’est pas encore connu dans nos villages) alternativement, par chacune des familles qui a un enfant à l’école. C’est un usage tout-à-fait inconvenant, et qui compromet réellement la dignité et l’indépendance de l’instituteur. On dit de lui : « il est aujourd’hui en nourriture chez un tel ; » mot ignoble qui exprime le degré d’abaissement où les instituteurs ont été tenus jusqu’alors.
Doubs ; arr. de Besançon. — Un grand nombre de petites communes pauvres, ou de hameaux assez considérables, réunis à une commune centrale comme paroisse, et contribuant au traitement de l’instituteur commun, ne peuvent souvent, en hiver, à cause de la distance ou de la difficulté des chemins, envoyer leurs enfants à la grande école. Jusqu’à présent ces communes ou ces hameaux, pour donner quelque instruction à leurs enfants, prenaient ce que dans le pays on appelle des petits maîtres.
Presque toujours ce sont des hommes non brevetés, qui s’engagent pour une fort modique rétribution, à faire l’école pendant deux ou trois mois. On leur loue une chambre pour la classe, et ils se logent comme ils peuvent. Ce sont ces petits maîtres qui vont en nourriture chez les parents. Quelquefois ces hommes sont pris dans le pays ; mais, le plus ordinairement, ces fonctions sont confiées à des jeunes gens qui se destinent à l’état d’instituteur ; ils n’ont pas encore l’âge exigé pour se présenter aux examens, et ils font là une espèce de noviciat qui n’est pas sans utilité pour eux.
Les petits maîtres, dans certaines localités, me paraissent indispensables. La rigueur de la saison des classes, qui, comme nous l’avons dit, est celle de l’hiver, la longueur des chemins, etc., empêcheront certainement les enfants de se rendre à l’école principale : donc, voilà une partie de la population qui ne peut jouir du bienfait de l’instruction primaire.
Eure ; arr. d’Évreux, cant. de Rugles. — Les instituteurs sont obligés, pour avoir des élèves, de se transporter dans les différents hameaux et d’y donner des leçons d’une heure ou deux aux enfants qui y habitent et qui, sans cela, ne recevraient aucune instruction.
Gard ; arr. de Vigan, cant. de Lasalle. — Il existe dans la com-