Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/368

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bien des communes, les parents se refusent, faute de moyens, à acheter les livres désignés par l’instituteur.

Eure ; arr. d’Andelys. — Et, d’ailleurs, les enfants des pauvres, fussent-ils tous reçus dans les écoles, qui leur fournira les livres, le papier, et enfin, tous les objets nécessaires à leur instruction ?

Marne ; arr. de Rheims, cant. de Châtillon. — ....... Joignez à tous ces obstacles, ennemis de toute perfection et de tout progrès, l’insouciance blâmable des parents pour l’instruction de leurs enfants, leur inconcevable avarice à leur fournir les livres nécessaires et uniformes, et leur négligence impardonnable à payer à l’instituteur, la modique rétribution de 75 centimes, ou 60 centimes, ou 40 centimes par mois.

Aube ; arr. de Troyes, cant. d’Ervy, d’Aix-en-Othe, d’Estissac et de Bouilly. — Presque partout, les parents se prêtent difficilement à acheter les livres nécessaires.

Les livres de lecture ne sont nullement variés : partout ce sont des Vie de Jésus-Christ, Pensées Chrétiennes, Trésor dévot, Évangile, Catéchisme, Ancien et Nouveau-Testament, Histoire-Sainte.

Yonne ; arr. de Sens. — Souvent, les parents refusent d’acheter les livres que leur demande l’instituteur. Il vaut mieux, disent-ils, que leurs enfants apprennent à lire les psaumes, afin de pouvoir être enfants de chœur : puis, ajoutent-ils, quand ils n’iront plus à l’école, que ferons-nous d’une grammaire ou d’une géographie, c’est de l’argent perdu......

Ardennes ; arr. de Vouziers. — S’il y a des livres uniformes dans les diverses classes de chaque école, ce sont des livres transmis de père en fils ; aussi, n’ai-je trouvé, entre les mains des élèves, d’autres livres de l’Université, que ceux qui ont été envoyés par l’Académie. Les parents qui sont à leur aise ne veulent pas en acheter de pareils pour leurs enfants.

Bouches-du-Rhône ; arr. d’Aix. — Ici, se présente une difficulté presque insurmontable, et qu’on ne saurait trop signaler, c’est le manque de livres uniformes. Dans les villages, les enfants apportent à l’école le livre traditionnel, dans lequel son père ou ses frères ont appris à lire ; et l’instituteur se trouve forcé de suivre la déplorable méthode de l’enseignement individuel. Cet inconvénient n’existerait pas, si, une fois pour toutes, le conseil royal adoptait une méthode complète d’enseignement simultané, dans laquelle on fixerait les ouvrages pour chaque division.