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Page:Loranger - Les atmosphères.djvu/11

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Les Reins


Il arriva qu’un matin, à son réveil, le passeur fit une autre grande découverte. Il constata qu’il avait non seulement un dos, d’où ses bras puisaient l’énergie, mais aussi des reins.

Cela était advenu à la suite d’une grande fatigue au sortir du lit. Il avait éprouvé à son dos la sensation d’une pesanteur inaccoutumée, comme si la lourde paillasse y était restée collée. Il eut, somme toute, l’impression d’avoir repris en une seule nuit toutes les fatigues qu’il avait jadis laissées dans ses sommeils.

Il vint un homme qui parlait fort et qui le fit se mettre nu. Il laissa deux bouteilles et des paroles que le passeur dut se répéter plusieurs fois, avant d’en saisir toute la signification.

— C’est vos reins, vieux, qui sont usés.

Cela fut toute une révélation, et il ne cessa pas, pendant deux jours de se redire :

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