Page:Loranger - Les atmosphères.djvu/45

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Il restait dans l’air encore trop de clarté pour qu’il lui fût possible d’y pénétrer tout de suite ; et quoiqu’il en fût encore assez éloigné, il eut l’impression qu’on le regardait venir. Il sortait des toits de chaume deux petites cheminées, ce qui donnait aux maisons l’air inquiet de têtes de chiens les oreilles dressées.

L’homme attendit la nuit, puis, quand l’ombre se fut percée au loin d’un groupe de lumières, il se dirigea prudemment vers une maison qu’il s’était choisie, une maison à l’écart des autres.

Comme une lampe l’allumait encore quand il en fut à proximité, il pénétra dans la cour.

C’était un grand rectangle dallé, au fond duquel s’ouvrait le rez-de-chaussée de la maison. Une porte et une fenêtre reflétaient sur les dalles blanches leur cadre lumineux et agrandi.

L’homme se blottit dans l’ombre d’une encoignure, et il attendit.

Une famille veillait dans le rez-de-chaussée ; il en apercevait les silhouettes mouvantes sur la lumière

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