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L'Air et la Vitesse

Théoriquement, le cas n’est pas impossible : il correspond à une transformation intégrale de l’énergie cinétique en une autre forme, telle que la chaleur, sans formation de travail mécanique (il ne peut y avoir travail puisqu’il n’y a pas déplacement).

Pratiquement, le choc absolu n’existe pas, car il y a toujours déplacement, parce que la matière possède une propriété précieuse : l’élasticité et, qu’en conséquence, les déformations élastiques, voire même les déformations permanentes, produisent toujours un déplacement des molécules se traduisant par un travail. C’est là un état de choses bien heureux car, sans élasticité, nous serions bien fragiles et casserions constamment.

On trouve donc, dans tout choc, un déplacement plus ou moins grand et, si l’on met à part l’énergie transformée en chaleur, il reste une autre fraction qui est transformée en travail. Nous connaissons le déplacement de la force qui accomplit ce travail et nous pouvons en déduire, par une simple division, la valeur de cette force ; valeur moyenne, bien entendu, car la valeur de la force opposante, de la réaction qui produit le choc peut être variable, progressive ou dégressive et il en résulte que la force d’inertie qui caractérise le choc est également variable. Si l’on rapporte la force qui agit à l’unité de poids du système soumis au choc, on obtient un nombre abstrait, sans dimensions, un simple rapport qui caractérise l’intensité moyenne du choc : c’est la percussion. Et nous dirons qu’un corps subit une percussion de 3, si les forces d’inertie développées par le choc valent, en chaque molécule, trois fois le poids de la masse de la molécule considérée.

En somme, un choc n’est qu’un freinage et nous re trouvons les deux caractéristiques de ce phénomène : course de freinage et force de freinage. La course est beaucoup plus ; petite et la force beaucoup plus grande, relativement, que dans les freinages aux intensités des-