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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/249

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roux et le châtain, — une un peu grande, mais de silhouette rêvée, dont les épaules, la poitrine, les bras nus, les oreilles étaient de ce rose humide de perle et de fleur rose, de ce rose enfantin !

Et, comme frappé d’un grand coup au cœur, il avait immédiatement murmuré en lui-même. « Si elle a lu Hubert Spencer et les poètes anglais Rosetti et Shelley dans leur langue, si elle s’habille chez Refern et rêve devant les primitifs Florentins, si elle connaît autrement que de nom MM. Ernest Renan, Meilhac, Halevy, Taine et Maurice Barrès, là sera ma vie, là sera mon cœur, là sera mon destin. »

Il ne connaissait pas encore son bonheur, il devait la rencontrer au cours de M. Brochard à la Sorbonne, le surlendemain.

Ici un fâcheux contre temps.

Au carrefour de Buci, une ombre fâlotte et burlesque se dégageait d’une embrasure obscure de porte, abordait le noctambule en pelisse, et le frôlait d’une main équivoque, et mâchonnait un appel indécent.