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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/250

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Un bec de gaz l’éclairait en plein.

C’était une vieille dame maquillée et courbée en deux dans une confection de passementerie et de jais, l’air malgré cela respectable sous son chapeau à guirlandes, un faux aspect de dame de paroisse qui rend le pain bénit une fois l’an… Que lui voulait-elle à cette heure insolite ?… Il était bien tard pour revenir des vêpres, elle se rendait peut-être à matines ; il est de si étranges dévotions dans le noble faubourg Saint-Germain ! Et interdit, il s’arrêtait et l’écoutait.

Hélas oui, c’en était une ; oui, cette grand’mère en chapeau de dame ; oui, cette quasi-femme honnête, à l’âge d’une sociétaire de la Comédie, mais sans cet air provocant et friand qui trompa le flair d’un honnête gardien de la paix.

La pelisse fourrée eut un mouvement de recul ; évidemment, malgré la solitude et la nuit avancée, il refusait à cette ancêtre d’encourager son commerce ; alors un désespoir subit dans cet œil éraillé aux cils noircis de suie, une avancée de tout le corps et une main fébrile qui s’accrocha à la manche du monsieur et cet aveu navrant :