Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/285

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des nouveaux venus ; la femme s’était levée, un courant d’air la gênait, le gaz lui tombait droit sur la tête, bref, le garçon prenait manteaux, canne et parapluie et le couple s’engageait dans l’escalier a vis, qui conduit aux salons du premier.

— Elle nous a vus, pensait tout haut Moritz et avec un mouvement d’épaules. Enfin… pauvre femme !

— Est-ce que par hasard, tu… ? ne pouvais-je m’empêcher d’interroger.

— Moi !… quelle bêtise ! Non, mais j’ai été dans son atelier, elle a bien voulu me demander des conseils ; il y a deux ans j’ai mis toute mon influence à la faire recevoir au Salon… elle ne manque pas de talent, la mâtine.

— La mâtine ?

— Oh, c’est une façon de parler… elle n’est ni pire ni meilleure qu’une autre, elle suit le courant, voilà tout.

— Ce n’est donc pas son mari ?

— Son mari… mais d’où sors-tu, mon pauvre Jean ? son mari. M. Arnheim râle en ce mo-