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L’HOMME AUX TÊTES DE CIRE

À Henry Bauër.

Elle me poursuivait comme une obsession. C’était une figure de femme en vérité d’une étrange expression de mutisme avec ses yeux d’un bleu dur profondément enfoncés sous l’arcade sourcilière, son nez droit et, sous ses cheveux blonds ramenés en couettes près des tempes, son front barré d’obstination.

Ils la coiffaient ainsi d’un casque, ses cheveux d’un jaune brillant et lisse, et mettaient à sa nuque comme des plaques de métal ; mais de cette tête obstinément muette le grand charme, comme le vrai mystère, en était le sourire, un écarlate sourire aux lèvres renflées et sinueuses, comme scellées par je ne sais quel serment farouche, le sourire impérieux d’une âme qui se refuse, un sourire qui ne souriait pas.