Page:Lorrain - Buveurs d’âmes, 1893.djvu/242

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la reniflant d’abord longuement à la nuque, puis approchant ses lèvres chaudes des joues et du menton, atteignait brusquement la bouche, une bouche humide et rose, savoureuse comme un fruit, et, les mains tout à coup fébriles, égarées, hardies, appuyait ses lèvres à cette bouche et l’écrasait dans un baiser.

— Non, non, pas cela, disait-elle, tout à coup redressée avec une tristesse soudaine de toute la face et les sourcils barrés et durs, je lui suis fidèle, pas ça, pas ça. »

Et comme, tout malheureux et penaud, il insistait du geste et du regard, les mains jointes, en désespéré, Nini Bat-Jour, tout naturellement inconsciente :

— Avec un ancien, je ne dis pas, mais avec un nouveau avec qui jamais avant… non, ce serait trop mal ; ce serait alors tout à fait le tromper. »