Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/114

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blait, j’en ai éprouvé grande peine et compassion. Je ne crois pas qu’il y ait dans toute l’assistance quelqu’un qui ne reconnaisse l’enfant pour le fils de Pwyll. » ― « Personne n’en doute », répondirent-ils tous. « Par moi et Dieu, mon esprit serait délivré de son souci (pryderi), si c’était vrai. » ― « Princesse, » s’écria Pendaran Dyvet[1], « tu as bien nommé ton fils, Pryderi[2] ; cela lui va parfaitement : Pryderi, fils de Pwyll, chef d’Annwn. » ―

  1. La famille ou tribu de Pendaran est donnée comme une des trois familles de Cymry ou Gallois ; la première est celle des Gwenhwysson, ou hommes de Gwent ; la seconde, celle des Gwyndydiaid, ou hommes de Gwynedd et Powys ; la troisième, celle de Pendaran Dyved, c’est-à-dire des hommes de Dyved, Gwyr (Gower) et Ceredigiawn (Cardigan) (Myv. arch., p. 402, col. 2). Une autre triade nous apprend que Pryderi garda les porcs de Pendaran Dyved, son père nourricier, à Glynn Cuch (Myv. arch., p. 317, 7).
  2. Pryderi, « souci » (Breton arm. prederi). Il devient le compagnon de Manawyddan dans le Mabinogi de ce nom, et lui donne sa mère en mariage. Il est tué par Gwydion ab Don dans le Mab. de Math, fils de Mathonwy, sur les bords de la Cynvael, dans le Merionethshire, et enterré à Maen Tyvyawc. Le Livre Noir place sa tombe à Abergwenoli (Skene, Four ancient books, II, p. 29, 8). D’après les triades, c’est un des trois gwrddveichyat ou rudes porchers de l’île il garde pour Pendaran les sept porcs que son père Pwyll a donnés à Pendaran (v. la note à Pwyll). Le titre de porcher ne paraît avoir eu rien de dégradant (cf. le nom propre Winmochiat, Cart. de Redon, Annales de Bret., 1887, t. II, p. 430). Son nom est associé à celui de Manawyddan par Taliesin (Skene, Four ancient books, II, p. 155, v. 9 ; cf. ibid., p. 181, v. 10). Davydd ab Gwilym appelle Dyved la terre de Pryderi (O Fon hyd Bryderi dir, p. 170), de Mon (Anglesey), jusqu’à la terre de Pryderi), ainsi que Llewis Glyn Cothi. Les Iolo manuscripts font aussi mention de Pryderi, p. 258. Cynddelw, poète de la seconde moitié du XIIe siècle, compare Owain, fils de Madawc, roi de Powys, à Pryderi (Myv. arch., p. 159, col. 2.