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Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/165

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Il entra dans la chambre où se trouvait Kicva, alluma du feu et suspendit le gant par la ficelle à un support. « Qu’y a-t-il là, seigneur ? » dit Kicva. ― « Un voleur, » répondit-il, « que j’ai surpris en train de me voler. » ― « Quelle espèce de voleur, seigneur, pourrais-tu bien mettre ainsi dans ton gant ? » – « Voici toute l’histoire. » Et il lui raconta comment on lui avait gâté et ruiné ses clos, et comment les souris avaient envahi le dernier en sa présence. « Une d’entre elles, » ajouta-t-il, « était très lourde : c’est celle que j’ai attrapée et qui est dans le gant. Je la pendrai demain, et, j’en prends Dieu à témoin, je les pendrais toutes, si je les tenais. » ― « Seigneur, je le comprends. Mais ce n’est pas beau de voir un homme aussi élevé, d’aussi haute noblesse que toi, pendre un vil animal comme celui-là. Tu ferais bien de ne pas y toucher et de le laisser aller. » ― « Honte à moi, si je ne les pendais pas toutes, si je les tenais. Je pendrai toujours celle que j’ai prise. » ― « Seigneur, je n’ai aucune raison de venir en aide à cet animal ; je voulais seulement t’éviter une action peu noble. Fais ta volonté, seigneur. » ― « Si je savais que tu eusses le moindre sujet de lui venir en aide, princesse, je suivrais ton conseil, mais, comme je n’en vois pas, je suis décidé à le tuer. » ― « Volontiers, fais-le. »

Il se rendit à Gorsedd Arberth [1] avec la souris

  1. Au Tertre d’Arberth