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Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/67

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de cette famille dans leur transmission aux Français d’Angleterre et du continent. Ils y ont tous les trois collaboré dans des proportions difficiles à déterminer : à en juger par les trois romans français, ce sont évidemment les Gallois qui ont la principale part. Pour les lais, il ne semble pas qu’il en soit de même. Nul doute que les Bretons d’Armorique n’aient joué dans leur transmission et à un moindre degré, dans celle des romans, un rôle notable, en France et en Angleterre. Les deux courants, celui qui venait d’Angleterre et celui qui avait sa source en Armorique, semblent être venus se joindre en particulier à la cour de Champagne.

Depuis le mariage d’Alain Barbe-Torte avec une princesse de la maison de Blois, les rapports entre les princes bretons et les seigneurs de la famille de Blois furent fréquents et intimes. Ils continuèrent lorsque les comtes de Blois devinrent possesseurs de la Champagne. Le rapports des comtes de Champagne avec les rois d’Angleterre furent tout aussi intimes. Eudes II prit part à la conquête de l’Angleterre. Thibaut II de Champagne arma chevalier vers 1147-1151, Geoffroy second fils de Geoffroy Plantagenet, comte d’Anjou et duc de Normandie, plus tard comte de Nantes[1]. Si Chrétien a remplacé Gereint par Erec et imaginé le couronnement d’Erec

  1. Sur ces questions, v. J. Loth, Des théorie nouvelles sur l’origine des romans arthuriens. Revue celt., XIII, p. 502-503.