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Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/68

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à Nantes c’est probablement (V. plus haut) pour faire sa cour aux maîtres de son pays alliés à la famille ducale de Bretagne[1]. Mais il est de toute évidence que c’est en Angleterre surtout que s’est faite la communication des traditions celtiques, et leur élaboration par les écrivains de langue française[1]. Elle s’est faite dans des pays où les éléments celtiques, français et saxons se trouvaient en contact, c’est-à-dire, sur les marches du pays de Galles, et de bonne heure, au xiie siècle, dans l’intérieur du sud du pays, notamment en Glamorgan et en Pembrokeshire. Il est cependant très important de ne pas oublier que le seul pays d’Angleterre où les Français aient trouvé, à leur arrivée, les deux langues celtique et saxonne parlées concurremment, est le Cornwall. D’après le Domesday-Book tous les propriétaires, moins Cadoalant, Blethu et peut-être Griffin, étaient Saxons. Bon nombre de noms de lieux le sont déjà. La langue saxonne dominait complètement en Devon[2]. Il faut ajouter que plusieurs des nouveaux maîtres ins-

  1. a et b D’après Cligès, Chrétien a fait un voyage en Angleterre. Gaston Paris n’est pas éloigné de croire qu’il en a fait deux. En tout cas, ce n’est pas dans la région où se placent les trois romans qu’il a voyagé. À part deux ou trois exceptions, il ne connait avec précision que le sud-est et les environs de Londres. Cf. G Paris, Journal des Savants, 1902, p.302.
  2. À remarquer que dans Gereint, il est dit que les Français et les Saxons appellent Gniffret, Guvffret Petit, et les Cymry (Gallois) y Brenin vychan, (le petit Roi). V. plus bas ; Cf. J. Loth. Des théories nouvellesRevue celt., XIII, p. 298-301.