Page:Loti, Matelot (illustration de Myrbach), 1893.djvu/63

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lendemains ; pauvre novice d’un humble bateau de commerce, sans liberté, sans argent, quels projets pouvait-il bien faire ? À la merci absolue de l’homme sombre qui commandait, il ne pouvait rien dire ni rien promettre. Alors il devait se contenter de ce que la fille blonde voulait bien donner…

Et quand la nuit devenait plus noire, les autres marins du bord l’emmenaient dans un bouge où des femmes grecques, encore belles, lui laissaient prendre plus que des baisers.


XIII


Le resplendissement de juin commençait et le départ était très proche. Encore trois soirs, quatre soirs peut-être, au rendez-vous ; ensuite ce serait fini et sans doute pour toujours. En songeant à cette fin, en se disant que la joie de cette possession resterait à jamais inéprouvée, il