Page:Loti, Matelot (illustration de Myrbach), 1893.djvu/84

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rapprocher d’elle, la consolait presque de tout, lui compensait presque tout.

Mais lui, qui, sans doute, tenait d’hérédité paternelle un sang plus affiné, lui au contraire se cabrait contre la visible misère. À bord, aucune rudesse des marins ou des choses marines ne rebutait son tempérament de matelot ; mais, à terre, il éprouvait d’irréductibles dégoûts pour tout ce qui était trop laid ou trop banalement pauvre ; il souffrait cruellement de voir sa mère descendue ainsi dans sa mise, dans son installation, dans ses habitudes d’existence. Une volonté et un espoir lui venaient de la relever de là plus tard ; il ne consentait à accepter que passagèrement cette épreuve… Et, dans le fuyant lointain, dans l’irrévocable passé où elles venaient d’être plongées, la Provence, la chère maison de là-bas, rayonnaient pour lui, très lumineuses sur un fond d’ombre, comme éclairées d’une splendeur finissante de soir.

Enfin ils se décidèrent, — il fallait bien,