prières de circonstance, et la fusillade commence à Stamboul. De toutes les fenêtres, de tous les toits, on tire des coups de fusil à la lune, dans le but d’obtenir une heureuse solution de l’effrayant phénomène.
Nous prenons un caïque au Phanar pour rejoindre notre logis ; on nous arrête en route. À mi-chemin de la Corne d’or, le canot des Zaptiés nous barre le passage : une nuit d’éclipse, se promener en caïque est interdit.
Nous ne pouvons cependant pas coucher dans la rue. Nous parlementons, nous discutons, le prenant de très haut avec MM. les Zaptiés, et, une fois encore, en payant d’audace nous nous tirons d’affaire.
Nous arrivons à la case, où Aziyadé nous attend dans la consternation et la terreur.
Les chiens hurlent à la lune d’une façon lamentable, qui complique encore la situation.
D’un air mystique, Achmet et Aziyadé m’apprennent que ces chiens hurlent ainsi pour demander à Allah un certain pain mystérieux qui leur est dispensé dans certaines circonstances solennelles, — et que les hommes ne peuvent voir.