Page:Loti - Aziyadé.djvu/165

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maison en ruine… C’étaient Aziyadé, et la vieille, la fidèle Kadidja.

Quand Aziyadé fut assise dans notre barque, nous repartîmes.

La distance était grande encore, de l’échelle du Phanar à celle d’Eyoub. De loin en loin, une rare lumière, partie d’une maison grecque, laissait tomber dans l’eau trouble une traînée jaune ; autrement, c’était partout la nuit profonde.

Passant devant une antique maison bardée de fer, nous entendîmes le bruit d’un orchestre et d’un bal. C’était une de ces grandes habitations, noires au-dehors, somptueuses au-dedans, où les anciens Grecs, les Phanariotes, cachent leur opulence, leurs diamants, et leurs toilettes parisiennes.

… Puis le bruit de la fête se perdit dans la brume, et nous retombâmes dans le silence et l’obscurité.

Un oiseau volait lourdement autour de notre caïque, passant et repassant sur nous.

Bou fena (mauvaise affaire) ! dit Achmet en hochant la tête.

Bay-Kouch mî ? lui demanda Aziyadé, tout