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Page:Loti - Aziyadé.djvu/166

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encapuchonnée et emmaillotée. (Est-ce point le hibou ?)

Quand il s’agissait de leurs superstitions ou de leurs croyances, ils avaient coutume de s’entretenir tous les deux, et de ne me compter pour rien.

Bou tchok fena Loti, dit-elle ensuite en me prenant la main ; ammâ sen… bilmezsen ! (C’est très mauvais, cela Loti, mais toi… tu ne sais pas !…)

C’était singulier au moins, de voir circuler cette bête une nuit d’hiver, et elle nous suivit sans trêve, pendant plus d’une heure que nous mîmes à remonter de l’échelle du Phanar à celle d’Eyoub.

Il y avait un courant terrible, cette nuit-là, sur la Corne d’or ; la pluie tombait toujours, fine et glaciale ; notre lanterne s’était éteinte, et cela nous exposait à être arrêtés par des bachibozouks de patrouille, ce qui eût été notre perte à tous les trois.

Par le travers de Balata, nous rencontrâmes des caïques remplis de iaoudis (de juifs). Les iaoudis qui occupent en ce point les deux rives, Balate et Pri-Pacha, voisinent le soir, ou reviennent de la