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au suprême pouvoir, semblait plongé dans une inquiète rêverie ; il était maigre, pâle et tristement préoccupé, avec de grands yeux noirs cernés de bistre ; sa physionomie était intelligente et distinguée.

Les caïques du sultan sont conduits chacun par vingt-six rameurs. Leurs formes ont l’élégance originale de l’Orient ; ils sont d’une grande magnificence, entièrement ciselés et dorés, et portent à l’avant un éperon d’or. La livrée des laquais de la cour est verte et orange, couverte de dorures. Le trône du sultan, orné de plusieurs soleils, est placé sous un dais rouge et or.


XIII

Aujourd’hui, 7 septembre, a lieu la grande représentation du sacre d’un sultan.

Abd-ul-Hamid, à ce qu’il semble, est pressé de s’entourer du prestige des Khalifes ; il se pourrait que son avènement ouvrît à l’islam une ère nouvelle, et qu’il apportât à la Turquie un peu de gloire encore et un dernier éclat.