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Page:Loti - Jérusalem, 1895.djvu/45

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Pendant notre repos, des grenouilles chantent le printemps, à pleine voix, dans les citernes de l’Ecclésiaste. — Nous nous penchons sur le vieux parapet vénérable, pour les voir : de monstrueuses grenouilles, larges comme la main étendue, qui font plier sous leur poids tous les roseaux.



C’est vers trois heures, sous un soleil enfin sorti des brumes matinales et redevenu très ardent, que nous arrivons à Bethléem, par une poussiéreuse route.

Tandis que notre camp se monte à l’entrée de la ville et au bord du chemin, comme c’est la coutume, dans un de ces enclos d’oliviers qu’on abandonne aux voyageurs de passage, nous pénétrons à cheval dans les rues.

Plus rien de l’impression première, bien entendu : elle n’était pas terrestre et s’en est allée à jamais… Cependant Bethléem demeure encore, au moins dans certains quartiers, une ville de vieil Orient à laquelle s’intéressent nos yeux.

Comme à Hébron, des cubes de pierres, voûtés de pierres, qui semblent n’avoir pas de toiture. Des passages étroits et sombres, où les pieds de nos che-