Aller au contenu

Page:Loti - Jérusalem, 1895.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’embaume discrètement, et on y entend le bruit des psalmodies atténué en murmure.



Maintenant, nous n’avons plus rien à voir qui nous intéresse dans cette Bethléem profanée, et il nous tarde d’en sortir. Sur la place, nous remontons à cheval pour regagner nos tentes, échappant aux vendeurs de croix et de chapelets qui nous tirent par nos burnous, aux guides professionnels qui nous poursuivent en nous offrant leur carte. Et nous nous en allons, emportant l’amer regret d’être venus, sentant au fond de nos cœurs le froid des déceptions irréparables…



Mais sur le soir, au crépuscule limpide, tandis que nous songeons, devant nos tentes, accoudés, comme à une terrasse, au petit mur qui sépare de la route notre enclos d’oliviers, voici que la notion du lieu où nous sommes nous revient lentement, très particulière et de nouveau presque douce…

Un peu en recul, là-bas sur notre droite, les premières maisons de Bethléem, carrées et sans toiture,