Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/248

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« paix allemande ». « Je veux donner la paix au monde », disait dernièrement le Monstre de Berlin, avec une dose d’outrecuidance qu’il n’avait encore jamais atteinte. Oh ! lui, lui, s’arroger le mérite de nous procurer la paix ! Lui, le massacreur professionnel, le voir dans ce rôle-là !… Bien entendu, cette paix, qu’il signerait avec sa bonne foi de vieux faussaire et son aménité de rhinocéros, ne représenterait jamais qu’un armistice écrasant pour nous, qui lui permettrait de moderniser encore ses machines à tuer et de recommencer demain la boucherie. Il ne s’en cache pas, du reste, de son envie de recommencer, et personne non plus n’en fait mystère, dans ce pays qui n’a jamais vécu que de rapines et de carnage : « La prochaine guerre… », écrit-on sans honte dans les journaux d’Allemagne : « Il nous faudrait telle ou telle chose pour la prochaine fois… » Et nous hésiterions, nous Français ou Alliés, à continuer, même au risque de tout ! Oh ! pendant que la bête allemande halette à grands spasmes et saigne par mille blessures, oh ! de grâce ne lui laissons pas le répit qu’elle souhaite. La bête allemande, mais