Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

encore à l’horrible ; quant à l’exécrable princesse sa sœur, il lui a suffi de passer trois ou quatre ans sur le trône d’Athènes, pour déshonorer momentanément la Grèce, en la conduisant à la traîtrise et à l’assassinat.

Il y a de lui un portrait plus écrasant peut-être que tous les autres, parce qu’il a été écrit avec un calme terrible et n’est pour ainsi dire qu’une série d’irrécusables documents recueillis au jour le jour ; on y voit se révéler peu à peu ses rapacités, sa morgue, ses fourberies, ses mensonges ; c’est comme un dépeçage lent. et progressif de sa vilaine âme de bête de nuit. Ce portrait, je viens de le relire avec admiration dans le volume de madame Edmond Adam, intitulé : Guillaume II. Elle a été la première à si bien flairer le monstre et à dévoiler les longues préméditations allemandes. Cette œuvre est en outre d’une belle clairvoyance prophétique, car la partie la plus récente avait paru il y a dix années, et cependant nos désastres y sont déjà pressentis, comme dans une sorte de livre fatidique de nos destinées. Oh ! si nous l’avions un peu écoutée, cette vraie Française, au lieu de nous illusionner, comme il était