Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/77

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de mode hier encore, et d’égarer sur l’Allemagne nos trop naïves admirations !



Leur kaiser, il lui a manqué, pour le retenir de risquer la partie qui entraîne aujourd’hui son pays à sa suite vers l’abîme, il lui a manqué un semblant de sens moral ; s’il avait eu un atome de conscience, il aurait tremblé devant ce grand soulèvement de la conscience universelle, que l’excès de ses crimes ne pouvait manquer d’amener et qui nous sauvera demain. Habitué à tromper et fouailler son peuple moutonnier qui s’incline sous les coups, il s’est figuré, avec une aveugle suffisance, que le monde entier allait se coucher de même sous sa botte. Et maintenant sa lourde erreur n’est plus réparable ; il est jugé, démasqué, perdu. Sa chute, quoi qu’il advienne de la guerre, sa chute est aujourd’hui irrévocablement décrétée. N’importe ce qu’il fasse ou ce qu’il essaye de faire ; quand même, par impossible, il s’en tirerait pour un temps, au moyen de quelque nouvelle découverte diabolique des chimistes