Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/78

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de l’Allemagne, de quelque plus horrible gaz pour brûler nos poumons, de quelque microbe nouveau pour empoisonner notre sang, non, c’est fini, le voici déboulonné de dessus son trône lugubre, il penche, il tombe, et plus tard sa chute ira même s’accélérant dans les annales de l’Histoire, car il a écœuré le monde, il a reculé les limites du dégoût. Et c’est lui qui aura stupidement sonné le glas, non seulement pour soi-même, mais pour les despotes de sa trempe, massacreurs d’hommes en troupeaux ; partout les yeux s’ouvrent, et on n’en veut plus de ces vampires-là ; non, personne n’en veut plus !…

Il aurait pu au moins tomber avec quelque tragique grandeur ; mais non, même pas ça ; il est lamentable, il est peureux, il est petit ; il se cramponne, il ne sait plus ; d’une main il cède et de l’autre il continue de menacer avec toujours sa même arrogance. Il persiste effrontément à écouler en tous pays son habituelle pacotille — par des voies dont tout autre aurait honte, par les malles de ses ambassadeurs — sa petite pacotille macabre, ses explosifs et ses cultures de microbes, en bouteilles, avec la manière de s’en servir. Dans