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Page:Loti - La Galilée, 1896.djvu/12

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I 
Mardi, 17 avril 1894. Au matin, près de la porte de Jaffa, nous montons à cheval par grand vent et pluie glacée. Nous quittons Jérusalem sous des nuages de tourmente. C’est le côté des concessions européennes, des hôtels, des toits en tuiles rouges. — et la ville sainte, derrière nous, s’éloigne avec des aspects de ville quelconque ; puis, disparaît dans les replis d’un pays désert, sans maisons et sans arbres, où des régions pierreuses alternent avec des champs d’orge. Entre Jérusalem et Damas, où nous comptons nous rendre en traversant l’antique Galilée, il n’existe pas encore de route ; on va d’un village à un autre, par de simples sentiers qui sont des casse-cou plus dangereux aux chevaux que les champs d’alentour. Et brusquement nous sommes dans des solitudes désolées