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Page:Loti - La Galilée, 1896.djvu/167

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29 avril. Le matin, à l’entrée du grand Bazar. La lumière resplendissante et encore neuve d’avant dix heures. Un quartier non voûté, où des arbres ont poussé vigoureusement au hasard. Un lieu à ciel ouvert, où le soleil gaîment tombe sur une foule orientale, à travers de jeunes feuilles de platanes. Une vénérable fontaine, toute revêtue de faïences de l’ancien temps. Des minarets, proches ou lointains, montent dans l’air bleu où tourbillonnent des martinets et des hirondelles. Tout le long de la rue, des cafés, avec un bariolage de divans alignés dehors, sous la retombée d’ombre de vieux toits, et des gens en longues robes de toutes couleurs, assis là, fumant leurs cigarettes blondes, dont la senteur se répand, très doucement grisante. Du vrai Orient, sans âge