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Page:Loti - La Galilée, 1896.djvu/177

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manuscrits précieux, sous une coupole ornée de mosaïques d’or qui portent la date de l’an 666 de notre ère, celui du vaillant Melek Ez-Zahir Bibars, qui guerroya contre les Croisés et préserva Damas de leurs attaques. Dans un quartier de ruines et de silence, est le tombeau du grand Salah-ed-Din (Saladin), duquel nous nous approchons avec une vénération particulière. On y arrive par un jardinetmélancolique et vieux, entre des murs. C’est un petit sanctuaire carré, à coupole, recouvert d’un badigeon de chaux et d’ocre ; des rosiers grimpants l’entourent de délicieuses guirlandes blanches ou rose pâle. A l’intérieur de ce kiosque, une extrême simplicité ; au centre de chacune des quatre faces, à hauteur d’homme, une petite niche en ogive arabe, comme une fenêtre qui serait murée, et, sur toutes les parois, rien qu’un revêtement d’exquises faïences anciennes. Sous le dôme blanchi à la chaux, au milieu, se tient le sarcophage de marbre, modestement revêtu d’un drap vert et surmonté d’un turban de mousseline. — On a conscience d’un tranquille oubli autour de ce mort sans doute trop lointain, dont le nom garde néanmoins pour nous, gens d’Occident, un rayonnement de gloire à travers les siècles, un éclat de féerie…