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Page:Loti - La Galilée, 1896.djvu/215

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XVII 
Jeudi, 3 mai. Toute la nuit, des averses torrentielles, poussées par un vent déchaîné. Au commencement d’un jour gris et froid, sous une pluie encore incessante, nous levons le camp — deux heures après nos voisins, les chameliers de Bagdad. Pour entrer à Beyrouth, nous avons repris nos costumes d’Europe, ternes comme l’Occident qui s’approche et aussi maussades que le temps du jour. Par des lacets interminables, il nous faut gravir le Liban jusqu’aux nuages et aux neiges, dans des brouillards épais, dans des obscurités glacées. Sous le déluge qui ne s’arrête pas, nous croisons des caravanes, des voitures, de longues files de chariots à mules ; tout le pays est hideusement bouleversé par les travaux du chemin de fer de Damas ; partout