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Page:Loti - La Galilée, 1896.djvu/68

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nous change des continuels marchandages et duperies, chez les juifs des bazars levantins. Cependant une clarté de plus en plus blanche resplendit au dehors, et nous sortons pour voir un peu, avant de nous endormir, la grande pleine lune éclairer la campagne. Elle est toute en argent et rayonne avec une tranquillité infinie… Une fois de plus, elle est venue, avec sa régularité d’horloge, apporter à ce pays cet éclat périodique très spécial, cet aspect à la fois vague et étrangement précis, qui, au temps du Christ, était déjà connu des hommes depuis des millénaires sans nombre… De Nazareth, endormie à nos pieds, monte vers nous la clameur des chiens errants, qui est le bruit continuel des nuits dans les villes de l’Orient. Mais nous n’entendons pas chanter les muézins, car nous sommes ici sur une terre presque chrétienne…